Après les interventions de Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, Gabriel Attal, ancien Premier ministre, a lui aussi été auditionné vendredi 8 novembre par la commission des finances du Sénat pour répondre aux questions sur la gestion des finances publiques de son gouvernement.
Points clés de l’audition
Gabriel Attal a affirmé devant les sénateurs que « rien n’a été ignoré de la situation et des informations » reçues au sujet de la dégradation des finances publiques. Il a défendu la prise de « mesures fortes » par son gouvernement pour tenter de contrôler le déficit. Cette audition fait suite aux interventions, jeudi, de l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et de l’ex-ministre du Budget, Thomas Cazenave. L’ancienne Première ministre, Élisabeth Borne, doit également être entendue le 15 novembre.
Bruno Le Maire nie toute dissimulation
Lors de son audition, Bruno Le Maire a nié toute « faute » ou « dissimulation » dans la gestion du budget. Il a déclaré qu’il s’agissait d’une « grave erreur technique d’évaluation des recettes » et non d’une tentative de tromperie. Le ministre a aussi évoqué des notes internes signalant dès la fin de 2023 une dégradation des finances publiques plus marquée que prévue. En janvier, il avait prévenu que « le plus dur » restait à venir.
Un déficit public plus élevé que prévu
Initialement, le projet de loi de finances voté en 2023 prévoyait un déficit public de 4,4 % du PIB pour 2024, réévalué ensuite à 5,1 % par le gouvernement précédent. Le projet de loi de finances présenté récemment table désormais sur un déficit de 6,1 %. Bruno Le Maire a commenté que ce chiffre, plus élevé, est « le choix du gouvernement actuel », estimant qu’un déficit de 5,5 % aurait pu être atteint avec des mesures plus strictes.
Pas de recherche de responsabilités individuelles
Antoine Armand, successeur de Bruno Le Maire, a déclaré que la situation actuelle exige « une remise en question collective pour dépenser moins », plutôt qu’une recherche de « responsabilités individuelles » des précédents responsables politiques. Il a aussi exprimé sa « grande confiance dans la qualité » du travail du ministère de l’Économie.
Débats budgétaires à l’Assemblée
Le projet de loi de finances est actuellement débattu à l’Assemblée nationale, avec des discussions autour des recettes. Depuis le début de l’examen, le gouvernement a rencontré des oppositions, notamment concernant le malus automobile, la taxe sur les dividendes et la surtaxe sur l’électricité. Les débats doivent se poursuivre jusqu’au vendredi 10 novembre, avec un vote attendu le mardi 12.