Les autorités canadiennes anticipent une possible vague d’immigration irrégulière en provenance des États-Unis dans les semaines précédant l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, en réponse aux annonces d’expulsions massives prévues par le président élu.
Le Canada a placé ses services frontaliers en « état d’alerte élevée » face au risque d’un afflux de migrants cherchant à échapper aux politiques migratoires de l’administration Trump. « Nous sommes vigilants, les yeux rivés sur la frontière », a déclaré Charles Poirier, porte-parole de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC), ajoutant que le gouvernement « se prépare au pire ».
Les tentatives d’entrée illégale au Canada comportent de sérieux risques en hiver, tels que des amputations dues aux engelures et des cas d’hypothermie, a averti Poirier, rappelant que plusieurs migrants ont perdu la vie ces dernières années en tentant de franchir la frontière dans des conditions extrêmes.
Hausse des recherches vers l’immigration canadienne
Depuis l’élection, les recherches sur Google aux États-Unis pour « immigrer au Canada » et « processus d’immigration canadienne » ont grimpé en flèche, tout comme le trafic sur les sites officiels du ministère de l’Immigration du Canada. Actuellement, les demandes de résidence permanente légale peuvent prendre jusqu’à un an à traiter, tandis que celles pour le statut de réfugié peuvent s’étendre jusqu’à 44 mois.
Les récentes modifications des accords migratoires entre le Canada et les États-Unis rendent cependant l’accès au statut de réfugié plus complexe pour les migrants traversant la frontière de façon irrégulière.
Vers un durcissement des politiques migratoires
Cette possible vague migratoire survient alors que le Canada révise ses objectifs d’immigration, cherchant à ralentir la croissance démographique pour préserver les infrastructures et les services sociaux. La vice-Première ministre Chrystia Freeland a tenu à rassurer la population, affirmant disposer d’un plan pour sécuriser les frontières, sans toutefois en dévoiler les détails.
Le Premier ministre du Québec, François Legault, a exprimé ses inquiétudes quant à une potentielle arrivée massive de migrants, qui risquerait de dépasser les capacités d’accueil de la province.
Les autorités canadiennes s’organisent en renforçant leur présence le long de la frontière avec des caméras, des capteurs de mouvement et des drones sur les 8 891 km de frontière commune avec les États-Unis. Bien que le Canada et les États-Unis coopèrent étroitement pour gérer la situation, les autorités avertissent qu’un afflux massif de migrants pourrait rapidement devenir difficile à contrôler.