Facebook: «class action» recevable contre son système de reconnaissance faciale

Un juge américain a déclaré lundi recevable la demande de plainte en nom collectif («class action») contre Facebook sur des accusations de collecte illégale de données privées d’utilisateurs liées à outil de reconnaissance faciale.

Le litige concerne une fonctionnalité lancée par Facebook en 2010, et suggérant des noms d’utilisateurs à identifier sur les photos qui ont été publiées sur le réseau. Un outil permet ensuite d’identifier automatiquement les personnes figurant sur les photos publiées sur son réseau. Le juge de San Francisco James Donato, avait déjà rejeté en 2016 un recours de Facebook contre cette plainte d’utilisateurs de l’Illinois. Cette fois, M. Donato a accepté de plus de qualifier désormais la plainte en «class-action».

Les allégations des plaignants sont «suffisamment homogènes pour permettre une juste et efficace résolution sur une base collective», a écrit le juge. La «class-action» concerne «les utilisateurs de Facebook situés dans l’Illinois pour lesquels Facebook a créé et conservé (des profils types répertoriant les caractères géométriques de leurs visages) après le 7 juin 2011», est-il précisé. La justice a néanmoins refusé que la plainte collective concerne tous les usagers de cet état apparaissant dans une photo sur Facebook.

La fonctionalité contestée repose sur un programme de reconnaissance faciale qui scanne les photos du réseau où des personnes sont déjà identifiées, afin de constituer des sortes de profils répertoriant des caractères géométriques du visage propres à chaque individu. Ces profils sont ensuite comparés aux nouveaux clichés mis en ligne pour proposer des identifications.

Pour les plaignants, cela se fait à l’insu des utilisateurs. «Nous sommes en train d’examiner la décision. Nous continuons à penser que l’affaire est sans fondement et nous nous défendrons vigoureusement», a indiqué une porte-parole de Facebook. L’outil de reconnaissance faciale de Facebook avait déjà suscité des craintes quant au respect de la vie privée des utilisateurs en Europe, à la suite desquelles le groupe en avait suspendu l’utilisation en 2012.

Le groupe est par ailleurs embourbé depuis mi-mars dans un scandale retentissant lié à la fuite de données personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs à leur insu vers la firme britannique Cambridge Analytica.

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