La réforme de 2023 instaurant un départ à la retraite à 64 ans continue de susciter l’opposition des Français. Selon l’édition 2024 du baromètre Landoy sur le vieillissement de la France, publié ce 25 novembre, l’âge idéal de départ à la retraite reste bien inférieur à celui fixé par la loi.
Un âge idéal loin de la réalité
D’après les résultats de l’enquête menée par l’Ifop, les Français actuellement en activité souhaitent partir à la retraite à 59,1 ans en moyenne, un âge nettement en deçà de l’âge légal.
Dans le détail :
- 27 % des sondés rêvent de partir avant 50 ans,
- 37 % avant leurs 60 ans,
- Seuls 20 % se projettent encore au travail après leurs 65 ans, et seulement 7 % envisagent de travailler au-delà de 70 ans.
Des disparités selon les catégories socioprofessionnelles
Les souhaits varient selon le métier exercé :
- Les ouvriers aspirent à un départ précoce, à 58,8 ans en moyenne.
- Les employés préfèrent partir à 59,1 ans, tandis que les professions intermédiaires optent pour 60,6 ans.
- Les cadres (61,3 ans) et les artisans/commerçants (62,8 ans) envisagent de travailler plus longtemps, sans toutefois atteindre en moyenne les 64 ans imposés par la loi.
Le fossé entre souhaits et réalité
Malgré ces aspirations, les Français anticipent une réalité plus tardive : ils estiment qu’ils partiront à la retraite à 63,5 ans en moyenne. Seulement 11 % pensent pouvoir arrêter de travailler avant leurs 60 ans. Les artisans et commerçants, particulièrement inquiets, imaginent devoir travailler jusqu’à 66,8 ans en moyenne.
Méthodologie de l’étude
L’enquête, réalisée en ligne par l’Ifop entre le 16 et le 22 octobre 2024, a interrogé un échantillon représentatif de 2004 personnes suivant la méthode des quotas. Les questions relatives à l’âge idéal de départ à la retraite excluaient les personnes déjà retraitées et les hommes ou femmes au foyer, représentant 32 % de l’échantillon.
Une réforme toujours contestée
Alors que le gouvernement continue de défendre cette réforme, les chiffres du baromètre mettent en lumière une forte opposition à l’âge légal de départ à 64 ans. Les souhaits exprimés révèlent un décalage significatif entre les aspirations des travailleurs et la réalité légale, ravivant les débats sur le bien-fondé de cette réforme.