La revalorisation des pensions de retraite de base pour le 1er janvier 2025 a été fixée à 0,8 %, bien en deçà du taux d’inflation. Une décision qui risque de décevoir de nombreux retraités et syndicats.
Une augmentation en deçà de l’inflation
L’annonce, inscrite dans un amendement du Sénat au projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS), fixe la hausse des pensions de base à 0,8 %. Ce texte, fruit d’un arbitrage entre le Premier ministre et Laurent Wauquiez selon la sénatrice Pascale Gruny, devrait être adopté.
Cependant, cette augmentation est inférieure à l’inflation constatée. Selon l’Insee, la hausse des prix à la consommation a atteint 2,2 % sur un an en octobre 2024. Habituellement, les pensions sont revalorisées en fonction de l’inflation constatée trois mois avant l’ajustement, mais le gouvernement a modifié cette règle.
Pourquoi une augmentation aussi faible ?
Pour des raisons budgétaires, le gouvernement avait déjà annoncé que la revalorisation des retraites en janvier 2025 ne couvrirait que la moitié de l’inflation. Initialement prévue pour juillet 2025, cette revalorisation a été avancée à janvier suite à une contestation générale. Malgré cela, le taux retenu reste inférieur aux attentes.
L’écart s’explique par un changement dans le mode de calcul. Plutôt que de s’appuyer sur l’inflation passée, les autorités ont intégré les prévisions d’inflation pour 2025, marquées par un ralentissement attendu de la hausse des prix.
Une double peine pour les retraités
Cette revalorisation limitée suscite de vives critiques. Claude Wagner, représentant de la CFDT retraités, déplore une situation qui « impactera également les années suivantes ». En effet, le niveau de revalorisation des pensions a un effet cumulatif sur les années à venir, amplifiant l’écart entre les revenus des retraités et l’évolution du coût de la vie.
Seule petite consolation pour les retraités modestes : les pensions totales inférieures à 1 524 euros brut (base + complémentaire) bénéficieront d’une augmentation supplémentaire en juillet 2025.
Des économies budgétaires prioritaires
Le gouvernement justifie cette décision par la nécessité de rééquilibrer les finances publiques, dans un contexte de tensions budgétaires. Toutefois, cette politique d’austérité, qui frappe particulièrement les retraités, pourrait alimenter un mécontentement social déjà palpable.
L’écart croissant entre l’évolution des pensions et le coût de la vie soulève des interrogations sur la capacité des systèmes de revalorisation actuels à protéger durablement le pouvoir d’achat des retraités.