Protection des données: Facebook fait la publicité d’une réglementation européenne

Facebook, embourbé dans un scandale de détournement de données personnelles, a fait lundi la promotion d’une nouvelle réglementation européenne sur la protection des données en se payant une page de publicité dans plusieurs journaux européens.

«De nouvelles règles européennes pour une meilleure protection de vos données», peut-on lire dans plusieurs journaux allemands et belges. Facebook fait référence à un règlement européen sur le sujet, qui entre en vigueur le 25 mai prochain et impose un consentement explicite pour l’utilisation des données personnelles.

Le texte prévoit aussi des sanctions très sévères pour les contrevenants et étend aux sous-traitants une large partie des obligations imposées aux entreprises recueillant directement les données. «Cette réglementation contraint toutes les entreprises qui utilisent des données personnelles à garantir plus de protection. Facebook fait partie de ces entreprises», écrit le groupe américain. En Allemagne, la publicité est parue dans plusieurs grands quotidiens nationaux, dont Bild, Frankfurter Allgemeine Zeintung, Die Welt, et Süddeutsche Zeitung. En Belgique, elle est visible dans des quotidiens flamands (De Standaard et De Morgen) et francophones (La Libre Belgique et Le Soir). Elle avait été publiée dimanche dans le JDD en France.

Facebook prévient que le réseau social proposera prochainement à ses inscrits de revoir les conditions d’utilisation de leurs données. «Tu auras aussi la possibilité d’accéder à tout moment à tes données, de les télécharger ou de les supprimer», ajoute Facebook. Le réseau social est dans la tourmente depuis des révélations sur la collecte de données personnelles de près de 90 millions de ses utilisateurs par la société britannique Cambridge Analytica. Interrogé par le Congrès américain, le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a considéré comme satisfaisante la nouvelle réglementation européenne. Facebook s’est engagé à «mettre en œuvre les contrôles et le consentement affirmatif, ainsi que les contrôles spéciaux sur les types de technologies sensibles comme la reconnaissance faciale», a-t-il assuré. La commissaire européenne à la Justice et à la Protection des consommateurs avait d’ailleurs jugé la semaine dernière que l’affaire Cambridge Analytica était une excellente publicité pour la nouvelle réglementation européenne.

«Merci M. Zuckerberg», a lancé Vera Jourova. «Je cherchais comment faire campagne pour notre règlement sur la protection des données. Voilà, c’est fait.» Fin mars, Facebook s’était déjà offert une pleine page de publicité dans la presse britannique et américaine pour présenter les «regrets» de Mark Zuckerberg après le scandale.

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