Le calcul d’Apple pour pouvoir dire qu’il fonctionne à 100% aux énergies vertes

La firme de Cupertino assure que ses installations dans le monde entier fonctionnent à 100% grâce aux énergies renouvelables.

La société Apple est-elle vraiment 100% verte? Dans un communiqué, elle annonçait en début de semaine fonctionner entièrement avec des énergies renouvelables. Selon ses termes, elle n’utilise que de l’énergie propre dans ses magasins, ses bureaux, ses data centers et ses installations dans 43 pays. «Après des années de travail acharné, nous sommes fiers d’avoir atteint cette étape importante» s’est félicité Tim Cook, le PDG de la firme.

Apple affiche depuis longtemps sa volonté écologiste et un objectif de 4 gigawatts d’énergie verte produite en 2020. La société détient 25 centrales solaires et éoliennes partout dans le monde. Elle totalise 626 mégawatts de production et 15 projets supplémentaires sont en cours de construction. Cependant, ces sources d’énergie n’alimentent pas directement les infrastructures de la marque. Pour arriver à cette affirmation de «100% renouvelable», la société se livre donc à un petit calcul. Apple réalise en fait la somme de ses incidences sur l’environnement. Les impacts négatifs seraient, selon elle, annulés par ceux positifs. La société dit compenser l’énergie utilisée pour son activité par des investissements dans des infrastructures de production d’énergie propre. Le calcul est simple mais le résultat mis en avant par la marque omet un détail qui a son importance.

En effet, Apple consomme l’énergie électrique des lieux où sont établies ses infrastructures. Or, cette électricité n’est pas nécessairement verte. Dans un câble électrique, les électrons sont tous les mêmes, qu’ils soient produits de manière renouvelable ou pas. Avec ses centrales qui produisent de l’énergie propre partout dans le monde (qu’elle revend), la firme de Cupertino dit contrebalancer sa consommation d’énergie polluante. L’énergie qu’Apple achète et utilise produit des déchets, nocifs pour l’environnement, qui eux sont bien réels et non-compensés.

«100% d’énergie renouvelable» ne signifie pas une empreinte carbone nulle

Apple conserve une empreinte carbone, cette quantité de CO2 (en tonnes) émise dans l’environnement par une entité pour son activité. En l’occurrence, en utilisant de l’énergie non-renouvelable, l’entreprise fait indirectement tourner des centrales à charbon et des centrales nucléaires par exemple, qui produisent des déchets. Son empreinte carbone, symbole de l’impact sur la planète, n’est donc pas nulle. En 2016, la firme affichait 29,5 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre pour 96% d’électricité provenant de sources renouvelables.

De plus, comme l’explique The Verge, Apple fait l’acquisition de Renewable Energy Certificates (REC) auprès de centrales productrices d’énergie verte. Il s’agit d’un système américain qui permet à des entreprises d’acheter des mégawatts heure produits de manière renouvelable. La firme n’utilise pas cette énergie directement mais peut revendre ces «actions vertes». L’objectif affiché par les autorités outre-Atlantique est d’inciter les sociétés à financer ces énergies.

Google a annoncé le même engagement de ne fonctionner qu’avec de l’énergie renouvelable en octobre 2017. Il a déclaré début avril avoir atteint son objectif et même le dépasser. La firme de Mountain View dit produire plus d’énergie verte qu’elle ne consomme d’énergie. Comme pour Apple, il s’agit d’une compensation par l’investissement dans des infrastructures de production propres.

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