Une récente étude de l’Insee met en lumière une hausse spectaculaire des prix de l’immobilier ancien en France métropolitaine, avec une multiplication par 2,6 depuis l’an 2000. Toutefois, derrière cette tendance globale se cachent des disparités marquées entre les différentes régions du pays.
Une France à deux vitesses
Cette hausse n’a pas profité de manière uniforme à tous les territoires. L’étude dévoile un contraste frappant entre les zones urbaines dynamiques, les régions touristiques, et ce que l’on appelle la « diagonale du vide ».
- Dans des départements comme l’Indre, la Creuse ou la Haute-Marne, les prix médians des maisons restent sous la barre symbolique des 1 000 €/m².
- À l’opposé, dans des zones telles que l’Île-de-France, les Bouches-du-Rhône, la Corse-du-Sud ou la Haute-Savoie, les prix médians dépassent 3 000 €/m², témoignant de l’attractivité de ces territoires.
Des écarts de prix impressionnants
Les différences de prix se traduisent par des écarts considérables à l’échelle nationale. Selon l’Insee :
- Une maison sur dix se vend à moins de 850 €/m².
- À l’autre extrémité, une maison sur dix dépasse les 4 360 €/m².
Pour les appartements, l’écart est encore plus marqué :
- 1 350 €/m² pour les biens les moins chers.
- Jusqu’à 8 240 €/m² pour les plus coûteux.
Ces écarts se sont accentués au cours des années 2010, soulignant un marché de plus en plus polarisé.
Une évolution des prix contrastée
Sur les dix dernières années, les prix au mètre carré dans l’immobilier ancien ont progressé en moyenne de :
- 1,4 % par an pour les maisons.
- 1,7 % par an pour les appartements.
Cependant, dans les grandes agglomérations (aires urbaines de plus de 700 000 habitants), cette augmentation a atteint une moyenne annuelle de 3 %, témoignant de l’attractivité des grandes villes.
Depuis 2022, la hausse des taux d’intérêt immobiliers a freiné cette dynamique, entraînant une légère baisse des prix, qui tempère la croissance globale observée sur la décennie.
Conclusion : un marché fracturé et polarisé
Si les propriétaires bénéficient globalement d’une valorisation importante de leur patrimoine immobilier depuis 2000, la répartition de cette richesse est loin d’être homogène. Tandis que les grandes métropoles et les régions prisées voient leurs prix s’envoler, certaines zones rurales restent à la traîne, reflétant les profondes disparités économiques et sociales du territoire français.