Française des Jeux (FDJ) continue de démontrer un potentiel de croissance en Bourse, potentiel qui pourrait s’amplifier après l’intégration réussie de Kindred, propriétaire de la marque Unibet. Voici un point sur les perspectives de ce géant des jeux d’argent, analysées par la Financière d’Uzès, pour mieux comprendre les opportunités d’investissement.
Une performance boursière solide malgré des fluctuations
Depuis mi-juin, l’action FDJ a enregistré une belle progression, surpassant la performance du CAC 40, bien qu’elle ait subi une légère correction récemment après la vente d’actions détenues par le Crédit Agricole. Cette hausse repose sur des résultats financiers robustes.
Pour les 9 premiers mois de 2024, le chiffre d’affaires a progressé de 11,9 % (+5,8 % à périmètre comparable), après une hausse de 10,8 % au premier semestre. Ces chiffres traduisent notamment une montée en puissance des mises digitales et une performance exceptionnelle dans les paris sportifs.
Rentabilité et solidité financière au rendez-vous
La marge opérationnelle avant amortissements (Ebitda) a atteint 25,9 % au premier semestre 2024, en hausse de 2,6 points par rapport à 2023, pour un montant de 370 millions d’euros. Cette amélioration a été favorisée par :
- Une performance exceptionnelle dans les paris sportifs (+0,9 point de marge, bien que non récurrente).
- Une forte génération de trésorerie, avec une position nette positive de 636 millions d’euros fin septembre.
Malgré des coûts marketing plus élevés au second semestre pour promouvoir de nouveaux produits, FDJ a révisé ses prévisions de rentabilité pour 2024, anticipant une marge opérationnelle portée à 25 % (contre 24,5 % précédemment).
Des perspectives renforcées grâce aux événements sportifs
FDJ profite d’une dynamique favorable avec le lancement de EuroDreams et des événements sportifs majeurs comme l’UEFA Euro 2024, les JO de Paris, et la Coupe d’Afrique des Nations. La société table sur une croissance de 5 % de ses activités traditionnelles (loterie, paris sportifs, jeux en ligne) et de 9 % pour ses activités annexes (paiements, services).
Rachat de Kindred (Unibet) : un pari prometteur mais incertain
L’intégration de Kindred (Unibet), dont FDJ détient désormais 98,6 % du capital, marque une étape clé pour le groupe. Ce rachat, évalué à 2,5 milliards d’euros, devrait être relutif, avec un impact attendu de +10 % sur le bénéfice par action dès la première année. Toutefois, des incertitudes demeurent :
- Fiscales, notamment aux Pays-Bas, où des restrictions publicitaires sur les jeux d’argent sont en discussion.
- Financières, concernant le coût d’intégration et l’abandon éventuel de certaines activités.
Ces éléments justifient une décote de 10 % appliquée par la Financière d’Uzès sur l’action FDJ, qui sera précisée lors de la réunion annuelle prévue en mars 2025.
Une régulation favorable à FDJ
Le verdict de la Commission européenne a permis de clore un dossier sensible, avec un complément de prix de seulement 97 millions d’euros à verser à l’État pour le monopole de FDJ sur les jeux de loterie et paris sportifs en France. Ce montant, inférieur aux prévisions des analystes, est une bonne nouvelle pour le groupe.
Concernant les projets de taxation en France, la situation reste mitigée : une surtaxe sur l’impôt sur les sociétés pourrait entraîner un impact négatif de 6,6 % sur le résultat net, selon une simulation pour 2023.
Faut-il investir dans FDJ ?
Actuellement, le cours de l’action oscille autour de 37-38 euros, tandis que l’objectif de la Financière d’Uzès se situe à 39 euros. Après l’intégration de Kindred et dans l’hypothèse de faibles impacts réglementaires aux Pays-Bas, cet objectif pourrait dépasser les 40 euros.
Conseil d’investissement :
- Un repli vers 35 euros représenterait une opportunité d’achat plus intéressante.
- À moyen terme, les perspectives restent positives grâce à l’intégration stratégique de Kindred, la diversification des activités, et un calendrier sportif porteur.
En somme, FDJ offre un potentiel attractif pour les investisseurs, bien qu’une vigilance s’impose face aux incertitudes réglementaires et fiscales liées à ses nouvelles acquisitions.